Pamela Susan Courson est née le 22 décembre 1946, à Weed. Deuxième fille de Colombus Brymer Courson Jr. (dit Corky), professeur et de Perl Marie Schmidt (dit Penny), mère au foyer. Enfant turbulente et très solitaire, mais qui avait un certain talent dans les études. Tout ce qui concerne l’existence de Pam paraît difficile à expliquer, à commencer par son lieu de naissance.

Si les géologues ne considèrent le mont Shasta, en Californie, à la frontière de l’Oregon, que comme un volcan inactif, nul rapport scientifique ne dissipera dans l’esprit des vrais adeptes le caractère depuis toujours sacré, occulte, qu’ils prêtent à cet endroit. Les histoires abondent sur " le Grand Esprit " demeurant au-dessus de la ligne des arbres, les fées qui frôlent le feuillage de leurs ailes minuscules, les lumières qui apparaissent puis disparaissent. Morrison fut attiré par une légende selon laquelle, l’ancien " Peuple Lézard " avait bâti une immense cité souterraine, qui s’étendait jusque sous cette montagne, formait un réseau de tunnels ayant la forme d’un lézard, dont la tête était censée correspondre au cœur de Los Angeles et l’extrémité de la queue à la ville de Weed. Selon la fable, le Peuple Lézard était le premier à avoir vécu sur le continent américain, vouant un culte au lézard, agriculteurs pacifiques, bien plus avancés que l’homme moderne sur le plan de l’intelligence et de la culture. Bien qu’il soit facile de hausser les épaules devant un pareil conte, celui-ci paraissait ensorceler Morrison, dont les écrits ont souvent fait référence au reptile. Il se baptisera lui-même, par plaisanterie, le Roi Lézard.

Portrait : avec ses 1,63 m, pour 43 kilos, Paméla paraissait extrêmement fragile. Elle était d’une beauté nature, avec de longs cheveux châtain roux encadrant des " yeux kaléidoscopes", que l’on a décrits avec toutes les variantes possibles, du vert émeraude au bleu lavande, alors qu’ils étaient d’une couleur noisette très changeante. Sa peau, d’une pâleur de lait, portait rarement les traces d’un maquillage. Elle éclatait fréquemment d’un rire enfantin, spontané, qui laissait voir une dentition parfaitement blanche. Bref, elle touchait à la perfection. Ironiquement, cette allure qui, à Orange, lui avait value d’être mise à l’écart, lui rendit bien des services à Los Angeles. Pamela décèdera d’une surdose d’héroïne, trois ans après Jim, le 25 avril 1974.

January Jensen, ami de Jim puis du couple, nous raconte leur rencontre :

« Jim l’a remarquée à travers la pièce, et il a voulu faire sa connaissance. Il a donc cherché autour de lui, jusqu’à ce qu’il trouve une amie de Paméla, pour être présenté à elle dans les règles ». On dit que l’éducation finit toujours par remonter à la surface.

En 1968, Jim offre à Pam, le Thémis (d’après la déesse grecque de la justice et du droit), boutique vestimentaire située sur La Cienega boulevard, pas très loin du bureau des Doors. Elle s’y installe, mais mis à part Jim et les connaissances du couple, le magasin ne fonctionnera pas beaucoup. Jim continuera, pourtant, à payer les folies de sa dulcinée, par amour. Elle arrivera quand même à faire porter aux Doors, leurs tenues de concert, dont le légendaire pantalon de cuir de Jim, qui restera un symbole.

      Ils formaient les deux moitiés d’une même personne. Ils s’étaient enfin rejoints, pour s’unir instantanément l’un à l’autre. Les membres du groupe sont du même avis : « C’était la même personne, vous savez, déclare Ray. Les deux faces de la même médaille, le même être au masculin et au féminin … ils étaient faits l’un pour l’autre. » Robby ajoute : « Si Jim pouvait avoir une compagne pour la vie, nous sentions tous que ce devait être Pam. » Et pour John, « Seule Pamela avait l’étincelle pour s’assortir à Jim. »